déployée dans l’exécution de l’enlèvement de la duchesse, il termina ainsi :
— Je sais, caballeros, que je puis compter sur vous ; que le moment venu, vous m’aiderez à infliger aux Ladrones un châtiment exemplaire ; mais nous ne sommes pas des soldats, nous ne nous battons pas pour un vain point d’honneur ; notre sang est trop précieux pour le verser en pure perte ; il est de notre devoir, tant que cela sera possible, d’éviter le combat ; de ne pas l’engager ; je crois, si vous me secondez comme je l’espère, réussir à donner le change à nos ennemis, et nous mettre en moins d’une heure, à l’abri de leur poursuite ; il ne faut pour cela que de l’obéissance et de la résolution ; souvenez-vous que toute hésitation nous perdrait sans rémission. Surtout n’oubliez pas que nous n’avons point affaire à un ennemi ordinaire ; les Ladrones sont implacables ; ceux d’entre nous dont ils s’empareraient seraient immédiatement mis à mort ; êtes-vous disposés à m’obéir ?
— Oui ! répondirent les bandits d’une seule voix.
— C’est bien, ne perdons pas un instant ; sellez les chevaux, attelez les mules à la litière, pendant que j’avertirai les prisonnières.
Les bandits ne se firent pas répéter ces ordres ; ils s’élancèrent vers le corral avec une ardeur témoignant de leur désir de s’éloigner au plus vite.
Quant au Chat-Tigre, ainsi qu’il l’avait dit, il se rendit à l’appartement des prisonnières ; celles-ci étaient réunies dans le salon du milieu, elles causaient avec animation entre elles ; mais aussitôt qu’elles aperçurent le Chat-Tigre, elles se turent et attendirent son arrivée avec une inquiétude, qui malgré elles, perçait sur leurs visages.
Le moment aurait été mal choisi pour faire de la diplomatie ; le temps pressait, il fallait agir promptement ; le Chat-Tigre se résolut donc à attaquer franchement la question.
— Madame, dit-il à la duchesse en la saluant, mes