bien comptés, il y a des Espagnols parmi eux, ils sont plus de cinquante.
— Tu appelles cela une mauvaise nouvelle, toi ? dit en riant le Chat-Tigre, je la trouve excellente au contraire ; rien ne prouve encore qu’ils viennent par ici ; mais s’ils viennent, nous les recevrons ; les Ladrones ne sont que des hommes comme les autres, après tout ; nous verrons qui d’eux ou de nous aura les plus longues griffes ; voyons, suivez-moi, enfants ; préparons-nous à recevoir comme ils le méritent ces visiteurs que nous n’attendions pas.
XX
LE CHÂTIMENT
Le Chat-Tigre, malgré son assurance affectée, était en réalité très-effrayé de la nouvelle qu’il recevait ; il ne comprenait pas comment ses ennemis avaient réussi à découvrir aussi promptement la retraite qu’il avait choisie.
Pour que les frères de la Côte se fussent aussi rapidement lancés sur ses traces, il fallait qu’il eût été trahi ; mais par qui ? comment ? voilà ce qu’il ne réussissait pas à s’expliquer ; cependant, il n’y avait pas un instant à perdre ; d’un moment à l’autre, l’ennemi pouvait paraître ; il fallait donc se mettre sans retard en mesure de lui opposer une vigoureuse résistance ; ou si la résistance n’était pas possible, essayer de lui échapper par la fuite.
Le Chat-Tigre avait fait une étude approfondie du cœur humain ; l’impression de frayeur reçue par les