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sement la main du Mexicain, mes amis et moi, nous vous devons beaucoup, nous ne l’oublierons pas.

— Que voulez-vous faire ? demanda le duc.

— Pardieu ! monter à cheval, et nous rendre au Potrero.

— Oh, Dieu ! dit tristement le duc, pourquoi ne puis-je vous accompagner.

— Qui vous en empêche ?

— Ne suis-je pas votre otage ?

— Raison de plus ; vous et ces caballeros, s’ils y consentent, vous partirez avec nous ; ainsi il n’y aura pas de malentendu possible, nous ne courrons le risque ni les uns, ni les autres d’être accusés de trahison. Est-ce convenu, señores ?

— De grand cœur señor, répondit un des officiers au nom des autres, je vois que vos intentions sont loyales ; nous serons heureux de nous associer ; à la bonne action que vous voulez faire.

Pendant que Vent-en-Panne s’entretenait ainsi avec le duc et ses officiers ; que de son côté l’Olonnais pressait don Pedro Garcias de questions ; Pitrians qui ne parlait pas beaucoup mais avait l’habitude d’agir vivement quand les circonstances l’exigeaient, avait choisi parmi ses compagnons une quarantaine des plus déterminés, sur lesquels il savait pouvoir compter en tout et pour tout. De plus il avait fait amener de bons chevaux. Si bien que lorsque Vent-en-Panne et l’Olonnais songèrent à organiser définitivement l’expédition, ils n’eurent plus qu’à se mettre en selle, et à adresser à Pitrians des compliments, que celui-ci reçut avec la plus grande satisfaction.

Sur la prière de Vent-en-Panne, don Pedro Garcias se plaça en avant de la troupe qui s’ébranla aussitôt et s’élança au galop dans la direction du Potrero.