— C’est vrai ; mais aussi c’est si amusant de houspiller les Gavachos.
— Le Poletais n’a pas encore paru ? demanda Montbarts.
— Il ne devait pas venir ici ; son poste était du côté de l’étang de Riquille.
— C’est juste ! combien a-t-il d’hommes avec lui ?
— Il n’a que ses engagés ; cinq rudes compagnons.
— Nous disions donc : Le Poletais, et cinq engagés, six ; Montauban, moi, et nos engagés, seize ; cela fait vingt-deux, vous autres, huit, trente, très-bien et le beau Laurent ?
— Il amène quinze hommes.
— Quarante-six ; Ourson Tête-de-Fer ?
— Dix-huit hommes ; avec lui, dix-neuf bien entendu.
— Bon ; quarante-six et dix-neuf, soixante-cinq ; est-ce tout ?
— Mais oui, reprit Vent-en-Panne, je n’ai pas supposé qu’il fallût plus de monde pour une expédition comme celle-ci.
— Le fait est, appuya Montbarts, que nous n’avons pas à redouter une grande résistance ; quelle est la population de ce village à peu près ?
— Cinq cents habitants tout au plus ; dit Vent-en-Panne ; et une garnison composée de trois cinquantaines commandées par un capitaine.
— Oh ! alors nous en viendrons facilement à bout ! dit Montauban.
— Diable ! compagnons, comme vous y allez ! fit en riant l’Olonnais ; une population que vous évaluez au moins à cinq-cents âmes ; une garnison de cent cinquante soldats ! vous trouvez que ce n’est rien contre soixante-cinq hommes, et derrière de bonnes murailles !
Les flibustiers se mirent à rire.
— Tu es encore nouveau parmi nous, matelot, lui dit paternellement Vent-en-Panne ; il te reste encore beaucoup de choses à apprendre, d’abord celle-ci : règle gé-