Deux coups de feu éclatèrent, le bandit roula sur le sol en poussant un cri d’agonie horrible ; il se débattit pendant quelques secondes, puis demeura immobile.
Il était mort !
La première balle lui avait fracassé le crâne, la seconde traversé le cœur.
Un cri assez rapproché répondit à celui poussé en tombant par le bandit.
— Eh ! qu’est cela ? murmura Pitrians en rechargeant vivement ses pistolets ; ce misérable m’a-t-il menti ? aurait-il des complices embusqués aux environs ?
— Ne tirez pas ! ne tirez pas ! c’est un ami !
— Cordieu ! s’il en est ainsi, nous allons avoir une belle bataille !
— Ne tirez pas ! c’est un ami ! reprit la voix, se rapprochant rapidement.
— Il me semble que je connais cette voix-là ? fit Pitrians en se mettant prudemment sur la défensive.
— Eh compère ! répondez donc si vous n’êtes pas mort ! c’est moi Pedro Garcias !
— Ah ! fit le jeune homme avec soulagement, j’aime mieux cela ; arrivez ! arrivez, don Pedro, ajouta-t-il à haute voix, je suis vivant grâce à Dieu !
— Que Nuestra señora de Guadalupe soit bénie ! dit le Mexicain en apparaissant à l’entrée de la grotte ; Caraï ! il y a assez longtemps que je vous cherche !
Il trébucha contre le corps du bandit.
— Qu’est-ce que cela ? s’écria-t-il ; un cadavre ! il y a donc eu combat ?
— N’avez-vous rien entendu ?
— Si fait deux coups de feu.
— Eh bien ! regardez cet homme, vous reconnaîtrez une ancienne connaissance.
L’haciendero prit la torche, et se pencha sur le corps qu’il examina pendant quelques secondes.
— Eh ! eh ! fit-il, je crois bien que je le reconnais ; allons, il y a une justice au ciel, puisque ce misérable a enfin reçu son châtiment ; mais comment s’est-il trouvé ici ?