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— Au revoir ! lui dit-il, d’une voix effrayante.

Et il sortit.

Une heure environ s’était écoulée depuis le départ du Chat-Tigre, lorsque l’Olonnais fut tiré subitement de l’espèce d’engourdissement, dans lequel il était tombé à la suite de la longue lutte morale qu’il avait eu à soutenir, par le bruit fait par le geôlier en ouvrant la porte de sa prison.

— Qu’y a-t-il encore ? demanda le jeune homme.

Le geôlier ne sembla par l’avoir entendu, et s’adressant à des personnes que le prisonnier ne voyait pas :

— Entrez, señoras, dit-il ; c’est ici que se trouve l’homme que vous demandez. Souvenez-vous seulement, que vous ne pouvez pas demeurer plus d’une demi-heure avec lui.

Deux dames voilées entrèrent alors d’un pas hésitant.

Le geôlier se retira en refermant soigneusement la porte derrière lui.

L’Olonnais s’était levé, ne comprenant rien à ce qui se passait.

Les deux dames levèrent leurs voiles ; le jeune homme poussa un cri de surprise, presque d’épouvante.

Les deux visiteuses, étaient la duchesse de la Torre, et sa fille doña Violenta.


XIV

COMMENT BOTHWELL S’ACQUITTA DE LA MISSION QUI LUI AVAIT ÉTÉ CONFIÉE PAR LE CHAT-TIGRE

Nous reviendrons maintenant à ce brave Pitrians que nous avons abandonné au moment où, après avoir exé-