firmations que vous croyez exactes. Donnez-nous une preuve ; une seule, et je passerai immédiatement condamnation ; qu’en pensez-vous ? señor, ajouta-t-il en s’adressant à l’Olonnais.
Celui-ci se sentit frissonner malgré lui, à ces paroles qui sous leur apparence bienveillante, cachaient évidemment un piège ; cependant il comprit que toute hésitation était impossible, et que ce serait se perdre sûrement, que de ne pas appuyer ce que le gouverneur avait dit.
— Mon Dieu, seigneurie, fit-il, voilà justement ce que je demande, depuis que je suis accusé, que l’on fournisse contre moi une seule preuve ; et je me reconnaîtrai coupable.
— Qu’avez-vous à répondre à cela, señor capitaine ? s’écria le gouverneur d’un air de triomphe en se tournant vers le Chat-Tigre.
— Peu de chose, seigneurie.
— Mais encore ?
— Eh bien, puisque le prisonnier est si sûr de son fait, qu’il se prétend indignement calomnié, qu’il s’engage sur l’honneur, à ne pas s’opposer au moyen que j’emploierai, pour essayer de prouver la vérité de ce que j’avance.
— Ah ! señor, vous ne pouvez pas refuser une demande aussi juste, dit en riant le gouverneur ; je crois même qu’il est de votre intérêt de confondre, une fois pour toutes, ceux qui semblent comme à plaisir s’acharner après vous.
— Mais, seigneurie, je n’ai jamais demandé autre chose ; une preuve, qu’on donne une preuve ?
— Eh bien ! que dites-vous de cela, señor capitaine ? c’est répondre franchement, il me semble ?
— Oui, seigneurie, c’est répondre franchement ; de mon côté je ne serai pas moins franc que le señor.
— Eh bien, voyons cette preuve ; où est-elle ? comment nous la fournirez-vous ?
Le Chat-Tigre jeta sur l’Olonnais, ce regard que dit-on le serpent darde sur l’ennemi qu’il veut fasciner ; il tordit