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où elle se tiendra prête à obéir aux significations qui lui seront faites. De plus, S. E. s’engagera, sur sa parole, à ne pas sortir de son palais, sans y avoir été dûment autorisée.

— Est-ce tout, señor ?

— Telle est la mission que j’ai reçue, monseigneur.

— Eh bien, soit, señor capitaine, reprit froidement le duc, j’obéis, je vous donne ma parole de gentilhomme, de répondre aux significations que je recevrai ; seulement sous cette réserve, que si les preuves, soit-disant existantes contre moi, sont jugées suffisantes, pour qu’un procès de haute trahison me soit intenté, ce procès ne pourra, en aucune façon, m’être fait au Mexique, ou dans toute autre partie des possessions espagnoles, des Indes occidentales, mais à Madrid seulement par la cour de Castille.

— Je suis chargé, monseigneur, de vous informer, tout d’abord, que S. E. le vice-roi a témoigné le désir qu’il en soit ainsi ; par conséquent V. E. n’a pas à redouter d’être soustraite à ses juges naturels.

— Je remercie S. E., reprit le duc avec ironie, de daigner me faire cette grâce ; maintenant, capitaine, je le suppose du moins, vous avez accompli votre mission, nous n’avons plus rien à nous dire.

— Je vous supplie de me pardonner, monseigneur ; mais il me reste encore quelques mots à échanger avec votre Excellence.

— Ah ! fit le duc avec surprise.

— Oui, monseigneur, reprit imperturbablement l’officier, si vous me le permettez, je prolongerai encore ma visite, pendant quelques minutes.

— À votre aise, señor, dit sèchement le duc ; du reste, mieux vaut que nous nous expliquions une fois pour toutes ; parlez donc, je vous écoute.

— Monseigneur, la question que je désire traiter avec V. E. m’est toute personnelle, et par cela même, excessivement délicate.

— Vous me permettrez de vous faire observer, señor