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parfaitement notre affaire ; sur cette plage découverte nous risquons à chaque instant d’être surpris.

— Eh bien, remontez dans votre embarcation, emmenez avec vous Pitrians, longez la baie jusqu’à la pointe et, arrivés là, vous découvrirez l’entrée de la caverne, elle regarde la mer.

— Pourquoi ne viens-tu pas avec nous ? demanda Vent-en-Panne.

— Parce que Pitrians a laissé son cheval sous le couvert ; que c’est un animal de prix ; que pendant notre absence, quelque rôdeur pourrait s’en emparer, et soupçonner en même temps, qu’il se passe aux environs quelque chose d’insolite.

— Parfaitement raisonné, mais, toi, comment nous rejoindras-tu ?

— Que cela ne vous inquiète pas ; je serai presque aussitôt que vous à la caverne.

Les flibustiers s’embarquèrent et poussèrent au large.

Quant à David, il se dirigea vers l’intérieur et disparut sous le couvert.

Vent-en-Panne découvrit facilement l’entrée de la caverne ; pourtant il fallait avoir la certitude de son existence pour la reconnaître. Trois ou quatre blocs de granit tombés du haut du cap qui en cet endroit formait falaise à pic, élevée de plus de quatre-vingts pieds, s’étaient groupés pêle-mêle devant la caverne, dont ils masquaient complétement l’entrée.

Vent-en-Panne débarqua ainsi que ses matelots, le canot fut solidement amarré et les flibustiers pénétrèrent dans la caverne.

David avait dit vrai, cette grotte naturelle était fort vaste, ses parois étaient élevées, le sol formé de sable fin ; elle était divisée en plusieurs compartiments et aurait pu, au besoin, servir d’abri à plusieurs centaines d’hommes.

Presque aussitôt David arriva, conduisant le cheval, auquel il avait remis les harnais, et qu’il avait chargé d’un énorme monceau de bois sec.