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— Vous n’avez plus rien à faire aujourd’hui ?

— Mon ami et moi, nous avions certains projets, mais tout ce que vous nous avez dit a jeté un tel trouble dans nos idées, qu’il ne nous faudra pas moins de vingt-quatre heures, pour nous remettre dans notre assiette ; nos affaires, pour aujourd’hui, sont donc complètement terminées.

— Très-bien ; alors voici ce que nous ferons ; nous nous promènerons pendant une heure ou deux à l’Alameda ; vous ne la connaissez sans doute pas encore ?

— Non, pas du tout.

— L’heure venue, nous nous rendrons à l’Ordinaire, où nous dînerons ; de là, si vous y consentez, nous terminerons la soirée au Velorio de las Ventanas qui se trouve dans Callejon de l’Ensenada.

— Qu’est-ce qu’un Velorio ?

— Comment vous l’ignorez ? il n’y en a donc pas à Mexico ?

— Peut-être y en a-t-il, mais je n’y ai jamais mis les pieds.

— Eh bien, si cela est, permettez-moi de ne rien vous dire ; vous aurez ainsi le plaisir de la surprise ; c’est vraiment curieux un Velorio, vous verrez ; là vous coudoierez bien des individus avec lesquels il est très-important que vous soyez en bons termes ; du reste, quand le moment sera venu, je me réserve de vous les faire connaître.

— Mon ami et moi, cher señor don Pedro, nous ne savons réellement pas comment vous remercier de tant d’obligeance ; mais nous comptons sur l’avenir ; peut-être viendra-t-il un jour, où nous pourrons vous prouver notre reconnaissance.

— Oui ! dit Pitrians ; et vive Dios ! ce jour-là, nous n’y faillirons pas !

— Allons, allons, señores ; ne parlons pas de cela ; je fais ce que ferait tout honnête homme en voyant ses amis dans l’embarras. Per dios ! on doit s’aider les