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— Ouvre l’œil, mon garçon, surtout surveille bien leurs mouvements.

— Pour cela il n’y a pas de soin, lieutenant, soyez calme.

— Monsieur de Kersaint, dit l’officier à un volontaire aux gardes de la marine, qui se trouvait sur le tillac près de l’entrée de la dunette, prévenez le capitaine que nous avons en vue sur l’avant, deux gros bâtiments, que je soupçonne fort être des vaisseaux de guerre.

— À l’instant, lieutenant ; répondit le jeune volontaire avec un salut respectueux.

Et il disparut dans l’intérieur du navire.

Quelques minutes s’écoulèrent, pendant lesquelles les chuchotements et les commentaires de toutes sortes, allèrent leur train parmi les matelots.

— Qu’y a-t-il donc, monsieur de Pomereu ? demanda d’une voix joyeuse le commandant, en apparaissant à demi-vêtu sur le pont.

— Il y a, capitaine, que nous avons deux gros navires en vue.

— Oh ! oh ! voyons donc cela ? dit le commandant en prenant des mains de l’officier, la lunette de Galilée, que celui-ci lui tendait et en examinant attentivement les bâtiments suspects.

M. de Lartigues, commandant du vaisseau de quatrième rang, le Robuste, était un digne officier de quarante-cinq ans environ, aux traits énergiques, à la physionomie avenante, adoré de son équipage et excellent marin.

— Je crois, dit-il, que ces bâtiments sont de ceux que nous cherchons ?

Il se redressa, jeta un regard lumineux autour de lui et ajouta :

— Songeons à bien faire notre devoir ! Vive le Roi !

— Vive le Roi ! répétèrent tous les hommes qui se pressaient sur le pont et le château d’arrière.

— Maintenant préparons-nous à combattre reprit le capitaine. Bas les branles partout !