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des masques sur le visage, et la ceinture garnies d’armes.

Deux hommes quittèrent le navire et firent quelques pas à la rencontre des cavaliers, qu’ils saluèrent silencieusement.

— Avez-vous la femme ? demanda un des cavaliers à demi-voix.

— Avez-vous le médecin ? répondit un des marins sur le même ton.

— Voici le médecin, reprit le cavalier en désignant son compagnon.

— Bien ! tout est fait, alors ?

— Tout ; il accepte nos conditions.

— Est-ce vrai, monsieur ?

— C’est vrai, répondit le médecin en s’inclinant.

— Songez qu’il ne s’agit pas ici d’un jeu d’enfant ; dès ce moment, vous nous appartenez.

— Je le sais.

— Vous acceptez la responsabilité du secret dont vous allez bientôt porter une partie ?

— Je l’accepte.

— Vous avez bien calculé les terribles conséquences qu’une trahison aurait pour vous ?

— J’ai tout calculé, monsieur.

— Et vous persistez à nous servir ?

— Je persiste.

— C’est bien, docteur, je n’insisterai pas davantage ; j’ai confiance en votre loyauté ; soyez-nous fidèle, et votre fortune est faite dès ce moment.

Le médecin s’inclina silencieusement.

— Entrez dans la maison, voyez si tout est convenablement préparé, reprit le marin ; dans quelques minutes, je vous rejoindrai ; allez, messieurs !

Les deux hommes saluèrent, et, sans échanger un mot entre eux, ils se dirigèrent vers la maison isolée, dont la porte s’ouvrit à leur approche, comme s’ils eussent été attendus. Ils entrèrent ; la porte se referma aussitôt derrière eux.