Page:Aimard - Les rois de l'océan, 1 (L'Olonnais).djvu/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Quelle est donc cette femme ? demanda Chante-Perdrix en ricanant ; et de quel droit ose-t-elle ?…

— Assez sur ce sujet, messieurs ; interrompit sèchement Bothwell ; vous êtes nouveaux à Saint-Domingue, sans cela vous ne parleriez pas de cette femme, ainsi que vous la nommez, comme vous le faites. Fleur-de-Mai, ou plutôt la Vierge aux fleurs, a le droit de tout dire ; s’attaquer à elle c’est vouloir mourir ; tout le monde la protège ici ; et moi-même, si l’on osait l’insulter, je me ferais tuer pour la défendre. Donc, je vous le répète, assez sur ce sujet ; revenons, s’il vous plaît, aux affaires qui ont motivé notre entrevue ; notre temps est précieux, ne le perdons pas davantage.

— Soit, nous sommes à vos ordres, monsieur.

Les trois hommes reprirent leurs places autour de la table.

Bothwell remplit son verre, le vida d’un trait et saluant les deux étrangers d’un signe de tête :

— Ce n’est pas à moi, mais à vous de parler, messieurs, leur dit-il, puisque c’est vous qui m’avez recherché et mandé ici ; veuillez donc vous expliquer sans plus de retard.


XI

QUEL FUT LE RÉSULTAT DE LA CONVERSATION DE BOTHWELL AVEC LES DEUX BOUCANIERS ESPAGNOLS

Les deux étrangers semblèrent, non pas réfléchir, mais hésiter pendant quelques instants.

Bothwell les examinait à la dérobée avec une expres-