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— Nullement.

— Eh bien ! M. de Lartigues, mon proche parent, et il appuya avec intention sur ces trois derniers mots, est de trop bonne maison pour me demander compte à moi, gentilhomme, de la mort d’un manant.

Et il éclata d’un rire nerveux et ironique.

L’Olonnais se détourna avec dégoût et s’éloigna en haussant les épaules.

— Nous verrons bientôt comment tout cela finira ! s’écria le comte d’un ton de menace.

— En effet, reprit l’Olonnais ; le capitaine Vent-en-Panne revient à bord.

Voici ce qui s’était passé sur le vaisseau du Roi.

— Déjà de retour à mon bord, mon cher capitaine ! dit amicalement M. de Lartigues à Vent-en-Panne lorsque celui-ci parut de nouveau sur le pont du Robuste.

— Oui, commandant, déjà ; répondit-il d’une voix brève.

— Oh ! oh ! que se passe-t-il donc ? Vous êtes tout ému !

— On le serait à moins, commandant. Il ne s’agit de rien moins qu’un assassinat.

— Un assassinat !

— Oui, commandant ; le premier lieutenant du bâtiment de la Compagnie a tué son capitaine d’un coup de hache.

— C’est affreux ! s’écria le commandant en faisant signe à Vent en-Panne de le suivre.

Lorsqu’ils furent dans la chambre d’arrière, M. de Lartigues reprit, après avoir invité le capitaine à s’asseoir :

— Maintenant que nous sommes seuls, expliquez-moi comment cela s’est passé.

— Je n’étais pas présent, commandant ; le crime, à ce qu’il paraît, a été commis tandis que je me trouvais à votre bord.