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capitaine, mais permettez-moi de ne pas être de votre avis. Voulez-vous que nous chargions monsieur d’Ogeron d’arranger notre différent ?

— Comme il vous plaira, commandant.

— Eh bien ! c’est cela ; lui-même règlera le prix de la vente.

— C’est entendu.

— Quant au vaisseau dont vous vous êtes si glorieusement emparé, je crois, capitaine, que monsieur d’Ogeron réussira facilement à nous mettre d’accord.

— D’autant plus facilement, commandant, que le cas est prévu par les ordonnances et lois sur la marine ; cela n’a rien qui nous doive inquiéter.

— Il ne reste plus que le bâtiment de la Compagnie, sur lequel vous ne prétendez sans doute, que le droit d’épave.

Vent-en-Panne fit un geste affirmatif.

— Je ferai transporter vos prisonniers à mon bord, puis nous mettrons le cap sur Léogane, continua le commandant.

— Je vous remercie de me débarrasser de ces drôles, d’autant plus qu’ils exigent une surveillance incessante, et que je n’ai que fort peu de monde avec moi ;

— C’est vrai. Je me mets à votre disposition, mon cher capitaine, pour tout ce qui pourra vous être agréable, et si vous avez besoin d’une vingtaine de matelots ?

— Cela n’est pas nécessaire, commandant, je vous rends mille grâces. J’ai trouvé parmi l’équipage du bâtiment de la Compagnie, et même dans ses passagers, quelques hommes de bonne volonté, qui me suffiront amplement, d’ici à la côte.

— Comme il vous plaira, capitaine ; dès que vous serez prêt, vous m’avertirez, et nous reprendrons notre route.

— Permettez-moi de vous faire observer, commandant, que cela ne serait pas convenable, s’écria vivement Vent-en-Panne ; vous commandez un vaisseau de S. M. ; vous êtes officier supérieur ; ces deux motifs