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feu du ciel, et pour continuer notre comparaison mythologique, l’amour ne l’avait pas encore effleurée de son aile, ses sourcils ne s’étaient pas froncés sous la pression de la pensée et son cœur n’avait pas battu sous l’attrait du désir.

Élevée par les soins du général dans une retraite presque claustrale, elle ne l’avait quittée que pour le suivre dans le voyage qu’il avait entrepris dans les prairies.

Dans quel but ce voyage, et pourquoi son oncle avait-il si absolument désiré l’emmener avec lui ? Cela importait peu à la jeune fille.

Heureuse de vivre au grand air, de voir sans cesse des pays nouveaux, d’être libre en comparaison de la vie qu’elle avait menée jusque-là, elle n’en avait pas demandé davantage, et n’avait jamais tenté d’adresser à son oncle d’indiscrètes questions.

À l’époque où nous la rencontrons, doña Luz était donc une heureuse enfant, vivant au jour le jour, satisfaite du présent, ne songeant nullement à l’avenir.

Le capitaine Aguilar entra, précédant Jupiter qui portait le dîner.

La table avait été dressée par Phébé la camériste.

Le repas se composait de conserves et d’un cuisseau de daim rôti.

Quatre personnes prirent place autour de la table.