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ment, et deux magnifiques limiers vinrent en bondissant se coucher auprès du chasseur, qui les flatta un instant et eut une certaine difficulté à se débarrasser de leurs caresses.

Les chevaux avaient repris insoucieusement leur repas interrompu.

Ces chiens ne précédaient que de quelques minutes un second chasseur, qui fit presque immédiatement son apparition dans la clairière.

Ce nouveau personnage, beaucoup plus jeune que le premier, car il ne paraissait pas âgé de plus de vingt-deux ans, était un homme grand, mince, agile, aux formes nerveuses, à la tête un peu ronde, éclairée par deux yeux gris, pétillants d’intelligence, et doué d’une physionomie ouverte et loyale, à laquelle de longs cheveux d’un blond cendré donnaient quelque chose d’enfantin.

Il était vêtu du même costume que son compagnon, et jeta en arrivant auprès du feu un chapelet d’oiseaux qu’il portait sur ses épaules.

Les deux chasseurs se livrèrent alors, sans échanger une parole, aux apprêts de l’un de ces soupers qu’un long exercice a toujours le privilège de faire trouver excellents.

La nuit était complètement venue, le désert s’éveillait peu à peu ; les hurlements des bêtes fauves résonnaient déjà dans la prairie.

Les chasseurs, après avoir soupé de bon appétit, allumèrent leurs pipes, et se plaçant le dos au feu