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assez fort pour porter mon maître, moi, s’il ne pouvait plus marcher ?

Le général lui serra la main.

— C’est vrai ! Au fait, dit le docteur, ainsi, voilà qui va bien, seulement il faut vous échapper.

— Je ne demande pas mieux, mais comment ?

— Ah ! voilà, fit le savant en se grattant le front, comment, je ne sais pas, moi ! Mais soyez tranquille, je trouverai un moyen. Je ne sais pas lequel, par exemple.

Des pas se firent entendre, le capitaine parut.

— Eh bien ! demanda-t-il, comment vont les malades ?

— Pas trop bien, répondit le docteur.

— Bah ! bah ! reprit le pirate, tout cela s’arrangera ; du reste, le général sera bientôt libre, alors il pourra se soigner tout à son aise. Allons, venez, docteur, j’espère que je vous ai laissé assez longtemps causer avec votre ami.

Le médecin le suivit sans répondre, après avoir fait au général un dernier geste pour lui recommander la prudence.

La journée se passa sans incident.

Les prisonniers attendaient la nuit avec impatience ; malgré eux la confiance du docteur les avait gagnés, ils espéraient.

Vers le soir le digne savant reparut. Il marchait d’un pas délibéré, son visage était rayonnant, il tenait une torche à la main.