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léguée dans cette hideuse demeure, doña Luz, vous qui êtes faite pour habiter de splendides palais, hélas ! c’est la plus magnifique de mes habitations.

— Près de la mère de celui qui m’a sauvé la vie, monsieur, répondit la jeune fille avec noblesse, je me trouve logée comme une reine, quel que soit le lieu qu’elle habite.

— Vous êtes mille fois trop bonne, madame, balbutia le chasseur, vous me rendez réellement confus.

— Eh bien, mon fils, interrompit la vieille dame, dans l’intention évidente de donner un autre tour à la conversation, qui commençait à devenir difficile pour les deux jeunes gens ; qu’avez-vous fait aujourd’hui ? Avez-vous de bonnes nouvelles à nous donner ? Doña Luz est on ne peut pas plus inquiète de son oncle, elle brûle de le revoir.

— Je comprends l’inquiétude de madame, répondit le chasseur, j’espère bientôt la calmer, nous n’avons pas fait grand-chose aujourd’hui, il nous a été impossible de retrouver la piste des bandits. C’est à se briser la tête de colère. Heureusement qu’à notre retour, à quelques pas de la grotte, nous avons rencontré le docteur qui, selon sa louable habitude, cherchait des herbes dans les fentes des rochers, il nous a dit avoir vu rôder un homme à mine suspecte aux environs, aussitôt nous nous sommes mis en chasse, en effet nous n’avons pas tardé à dé-