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— Vous vous intéressez donc bien à lui ? demanda en souriant la vieille dame.

— Ah ! madame, répondit-elle avec émotion, tandis que son visage se colorait d’une vive rougeur, peut-il en être autrement, après les services qu’il nous a rendus, et ceux qu’il nous rendra encore, j’en suis certaine ?

— Mon fils vous a promis de délivrer votre oncle, soyez persuadée qu’il accomplira sa promesse.

— Oh ! je n’en doute pas, madame ! quel noble et grand caractère ! s’écria-t-elle avec exaltation, comme il est bien nommé le Cœur-Loyal !

La vieille dame et nô Eusébio la considérèrent en souriant, ils étaient heureux de l’enthousiasme de la jeune fille.

Doña Luz s’aperçut de l’attention avec laquelle ils la regardaient, elle s’arrêta, confuse, et baissa la tête en rougissant encore davantage.

— Oh ! dit la vieille dame en lui prenant la main, vous pouvez continuer, mon enfant, je suis charmée de vous entendre parler ainsi de mon fils, oui, ajouta-t-elle avec mélancolie et comme s’adressant à elle-même, oui ! c’est un grand et noble caractère que le sien ! comme toutes les natures d’élite, il est méconnu, mais patience, Dieu l’éprouve, un jour viendra où justice lui sera rendue à la face de tous.

— Serait-il malheureux ? hasarda timidement la jeune fille.