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nomme, je donnerais beaucoup pour avoir de ses nouvelles et la savoir en sûreté.

— Elle y est, puisqu’elle se trouve près de vous, dit une voix harmonieuse.

Et doña Luz apparut pâle encore des émotions poignantes qu’elle avait éprouvées, mais calme, le sourire aux lèvres et le regard brillant.

Les assistants ne purent réprimer un mouvement de stupéfaction à l’apparition imprévue de la jeune femme.

— Oh ! Dieu soit béni, s’écria le chasseur, notre secours n’a donc pas été complètement inutile !

— Non, répondit-elle gracieusement, et elle ajouta avec tristesse, tandis qu’une teinte de mélancolie voilait ses traits, maintenant que j’ai perdu celui qui me servait de père, je viens vous demander votre protection, Caballero.

— Elle vous est acquise, madame, dit-il avec chaleur, quant à votre oncle, oh ! comptez sur moi, je vous le rendrai, dussé-je payer de ma vie cette entreprise ; vous savez, ajouta-t-il, que ce n’est pas d’aujourd’hui seulement que je vous suis dévoué.

La première émotion calmée, on voulut apprendre comment la jeune fille avait réussi à se soustraire aux recherches des pirates.

Doña Luz fit le récit bien simple de ce qui était arrivé.

La jeune fille s’était jetée toute vêtue sur son lit,