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je vais à tous les diables, nous nous reverrons là-bas !…

Il tomba à la renverse.

Le capitaine voulut le relever, il était mort.

— Bon voyage ! murmura-t-il avec insouciance.

Il chargea le corps sur ses épaules, le porta dans un fourré au milieu duquel il fit un trou, où il le mit ; puis cette opération achevée en quelques minutes, il revint près du feu, s’enveloppa de son manteau, s’étendit sur le sol les pieds au brasier et s’endormit en disant :

— Dans quelques heures il fera jour, nous verrons ce que nous aurons à faire.

Les bandits ne dorment pas tard. Au lever du soleil tout était en rumeur dans le camp des pirates. Chacun se préparait au départ.

Le capitaine, loin de renoncer à ses projets, avait au contraire résolu d’en brusquer l’exécution, afin de ne pas laisser le temps aux Mexicains de trouver parmi les trappeurs blancs des prairies des auxiliaires, qui auraient rendu la réussite impossible.

Dès qu’il fut certain que les ordres qu’il avait donnés étaient bien compris, le capitaine fit le signal du départ. La troupe se mit en marche à l’indienne, c’est-à-dire en tournant littéralement le dos à l’endroit vers lequel elle se dirigeait.

Puis arrivés dans une position, qui parut leur offrir les conditions de sécurité qu’ils désiraient, les