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XVIII

NÔ EUSÉBIO.


Les précautions prises par la Tête-d’Aigle pour dérober sa marche étaient bonnes pour les Blancs dont les sens moins tenus en éveil que ceux des partisans et des chasseurs et peu au fait des ruses indiennes sont presque incapables de se diriger sans boussole dans ces vastes solitudes ; mais pour des hommes comme le Cœur-Loyal et Belhumeur, elles étaient de tout point insuffisantes.

Les deux hardis partisans ne perdirent pas un instant la piste.

Habitués aux zigzags et aux crochets des guerriers indiens, ils ne se laissèrent pas tromper aux retours subits, aux contremarches, aux fausses haltes, en un mot à tous les obstacles que les Comanches avaient comme à plaisir semés sur leur route.

Et puis, il y avait une chose à laquelle les Indiens n’avaient pas songé et qui dévoilait aussi clairement la direction qu’ils avaient suivie que s’ils avaient pris le soin de la jalonner.

Nous avons dit que les chasseurs avaient auprès des ruines d’une cabane trouvé un limier, attaché au tronc d’un arbre, et que ce limier une fois libre,