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XV

LES CASTORS.


La jeune fille écarta les branches des saules, et, penchant la tête en avant, elle regarda.

Les castors avaient intercepté non seulement le cours de la rivière, au moyen de leur communauté industrieuse, mais encore tous les ruisseaux qui s’y jettent avaient leur cours arrêté, de manière à transformer le sol environnant en un vaste marais.

Un castor seul travaillait en ce moment sur la principale écluse ; mais bientôt cinq autres parurent apportant des morceaux de bois, de la vase et des broussailles. Alors ils se dirigèrent tous ensemble vers une partie de la barrière qui, ainsi que le vit la jeune fille, avait besoin de réparation. Ils déposèrent leur charge sur la partie rompue, et plongèrent dans l’eau, mais pour reparaître presque immédiatement à la surface.

Chacun d’eux apportait une certaine quantité de vase, dont ils se servaient comme de mortier pour joindre et affermir les morceaux de bois et de broussailles ; ils revinrent de nouveau avec du bois et de la vase ; bref, cette œuvre de maçonnerie continua jusqu’à ce que la brèche eût entièrement disparu.