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XIII

LA CHASSE AUX ABEILLES.


À peine le soleil se levait à l’horizon que le général, dont le cheval était sellé, sortit de la cabane en roseaux qui lui servait de chambre à coucher et se prépara à partir. Au moment où il mettait le pied à l’étrier, une main mignonne souleva le rideau de la tente et doña Luz parut.

— Oh ! oh ! déjà levée, dit en souriant le général, tant mieux, chère enfant : de cette façon je pourrai vous embrasser avant de partir, cela me portera peut-être bonheur, ajouta-t-il en étouffant un soupir.

— Vous ne partirez pas ainsi, mon oncle, répondit-elle en lui présentant son front sur lequel il déposa un baiser.

— Pourquoi donc cela, mademoiselle ? demanda-t-il gaiement.

— Parce que je vous ai préparé quelque chose que je veux que vous preniez avant de monter à cheval ; vous ne me refuserez pas, n’est-ce pas, mon bon oncle ? fit-elle avec ce sourire câlin des enfants gâtés, qui réjouit le cœur des vieillards.

— Non, sans doute, chère enfant, à condition que