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quero déroula le lasso qu’il portait attaché à sa ceinture et se mit à courir dans la direction du cavalier.

La foule qui comprit son intention applaudit avec enthousiasme.

— Bravo ! bravo ! cria-t-elle.

— Ne le manque pas, Cornejo ! appuyèrent des vaqueros en battant des mains.

Cornejo, puisque nous savons le nom de cet intéressant personnage, se rapprochait insensiblement de l’enfant devant lequel les obstacles se multipliaient de plus en plus.

Averti du péril qui le menaçait par les cris des assistants, le cavalier tourna la tête.

Alors, il vit le vaquero.

Une pâleur livide couvrit son visage, il comprit qu’il était perdu.

— Laisse-moi me sauver, Cornejo, lui cria-t-il avec des larmes dans la voix.

— Non ! non ! hurla la foule, lassez-le ! lassez-le !

La populace prenait goût à cette chasse à l’homme, elle craignait de se voir frustrer du spectacle qui l’intéressait à un si haut point.

— Rends-toi ! répondit le géant, ou sinon, je t’en avertis, je te lasse comme un Ciboto.

— Je ne me rendrai pas ! dit l’enfant avec résolution.

Les deux interlocuteurs couraient toujours, l’un à pied, l’autre à cheval.

La foule suivait en hurlant de plaisir.