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— Quant à vous, ma nièce, continua le général en s’adressant à doña Luz, surveillez, je vous prie, les apprêts du déjeuner, tandis que je causerai avec le guide.

La jeune fille s’envola.

Le Babillard arriva bientôt.

Son air était plus sombre, sa mine plus renfrognée que de coutume.

Le général ne parut pas s’en apercevoir.

— Vous savez, lui dit-il, qu’hier je vous ai manifesté l’intention de trouver un emplacement où ma troupe puisse camper en sûreté pendant quelques jours ?

— Oui, général.

— Vous m’avez assuré connaître un endroit qui remplirait parfaitement ce but ?

— Oui, général.

— Êtes-vous disposé à m’y conduire ?

— Quand vous voudrez.

— Combien nous faut-il de temps pour nous y rendre ?

— Deux jours.

— Fort bien. Nous partirons aussitôt après le déjeuner.

Le Babillard s’inclina sans répondre.

— À propos, dit le général avec une feinte indifférence, il me semble qu’il nous manque un de vos hommes ?

— Oui.