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— Ils sont là ! dit Belhumeur.

— Dieu veuille que nous soyons arrivés à temps pour les sauver !

Ce ne fut qu’après un temps assez long et avec des peines infinies qu’ils parvinrent à lever la trappe.

Alors un spectacle horrible s’offrit à eux.

Dans un caveau exhalant une odeur fétide, une vingtaine d’individus étaient littéralement empilés les uns sur les autres.

Les chasseurs ne purent réprimer un mouvement d’effroi et se reculèrent malgré eux.

Mais ils revinrent immédiatement au bord du caveau pour tâcher, s’il en était temps encore, de sauver quelques-unes de ces malheureuses victimes.

De tous ces hommes un seul donnait quelques signes de vie ; les autres étaient morts.

Ils le sortirent du souterrain, l’étendirent doucement sur un amas de feuilles sèches et lui prodiguèrent les secours que son état réclamait.

Les chiens léchaient les mains et le visage du blessé.

Au bout de quelques minutes cet homme fit un léger mouvement, ouvrit les yeux à plusieurs reprises, puis il poussa un profond soupir.

Belhumeur introduisit entre ses dents serrées le goulot d’une bouteille de cuir pleine de rhum, et l’obligea à boire quelques gouttes de liqueur.