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Cascaras ! pour quoi faire ? et mais c’eût été une vermine de moins dans la prairie.

— Il y en a tant, fit l’autre, qu’une de plus ne signifie pas grand-chose.

— C’est vrai ! répondit Belhumeur convaincu, mais où allons-nous maintenant ?

— Chercher nos trappes, caramba ! croyez-vous que je veuille les perdre ?

— Au fait, c’est une idée cela.

Les chasseurs s’avançaient effectivement dans la direction du camp, mais à la mode indienne, c’est-à-dire en faisant des détours sans nombre, destinés à dépister les Comanches.

Après vingt minutes de marche, ils arrivèrent au camp. Les Indiens n’avaient pas encore reparu, mais selon toutes probabilités, ils ne devaient pas tarder à revenir. Tous leurs bagages étaient épars çà et là. Deux ou trois chevaux qui n’avaient pas eu la velléité de fuir, paissaient tranquillement leurs pois grimpants.

Sans perdre de temps les chasseurs s’occupèrent, ce qui fut bientôt fait, à rassembler leurs trappes, ils se chargèrent chacun de cinq et sans plus tarder ils reprirent le chemin de la caverne où ils avaient abrité leurs chevaux.

Malgré le poids assez lourd qu’ils portaient sur leurs épaules, les deux hommes marchaient légèrement enchantés d’avoir si bien terminé leur expédition, et surtout riant du bon tour qu’ils avaient joué aux Indiens.