— Oh ! oh ! murmura le capitaine, qu’est-ce que cela signifie ? Craindraient-ils déjà que leur proie leur échappe ? Holà ! cria-t-il, que demandez-vous ?
— Parlementer, répondit laconiquement l’homme au drapeau.
— Parlementer, répondit le capitaine, à quoi bon ? D’ailleurs, j’ai l’honneur d’être officier dans l’armée mexicaine, et je ne traite pas avec des bandits.
— Prenez garde, capitaine, un courage déplacé est souvent de la forfanterie ; votre position est désespérée.
— Vous croyez répondit le jeune homme d’une voix railleuse.
— Vous êtes cernés de tous les côtés.
— Excepté d’un.
— Oui, mais là se trouve un précipice infranchissable.
— Qui sait ? fit le capitaine toujours goguenard.
— Enfin, voulez-vous m’écouter ? reprit l’autre, que ce dialogue commençait à impatienter.
— Au fait, dit l’officier, voyons vos propositions, après je vous ferai connaître mes conditions.
— Quelles conditions ? demanda le parlementaire avec étonnement.
— Celles que je prétends vous imposer, pardieu !
Un rire homérique des rôdeurs de frontières accueillit ces paroles hautaines. Le capitaine demeura froid et impassible.
— Qui êtes-vous ? demanda-t-il.
— Le chef des hommes qui vous tiennent captifs.
— Captifs ! je ne crois pas ; enfin, nous verrons. Ah ! c’est vous qui êtes le Jaguar, ce féroce bandit dont le nom est en exécration sur ces frontières ?