— Est-ce donc le nom que vous donnez à mon action ?
— Je parle au point de vue du général.
— Et au vôtre ?
— Quand nous aurons réussi, je vous le dirai.
— Bien, répondit-il nonchalamment.
— Vous avez cette dépêche ?
— La voilà.
Le Jaguar la prit, l’examina attentivement, la tournant et la retournant dans ses doigts, puis il fit le geste de la décacheter.
— Arrêtez ! s’écria vivement le soldat.
— Pourquoi donc ?
— Parce que si vous la décachetez, je ne pourrai plus la remettre à celui auquel elle est destinée.
— Comment dites-vous cela ?
— Vous ne me comprenez pas, fit le soldat avec une impatience mal dissimulée.
— C’est probable, répondit le capitaine.
— Je ne vous demande que de m’écouter cinq minutes.
— Parlez.
— Le rendez-vous assigné au capitaine par le général est à la laguna del Venado. Avant que d’arriver à cet endroit, se trouve un défilé assez étroit et fort boisé.
— Le défilé del Palo-Muerto, je le connais.
— Bien. Vous vous embusquerez là, à droite et à gauche dans les halliers, et lorsque passera la conducta vous l’assaillirez de tous les côtés à la fois ; il est impossible qu’elle vous échappe si, comme je le suppose, vos dispositions sont bien prises.
— Oui, l’endroit est des plus favorables pour un