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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

paieront cher le crime qu’ils ont commis, je vous le jure ; maintenant, continuez.

— Malheureusement si vous êtes parvenu à vous disculper sur mon premier grief, je doute qu’il vous soit possible d’en faire autant pour le second.

— Dites toujours.

— Une conducta de plata commandée par le Capitaine Melendez est en route pour Mexico.

Le jeune homme tressaillit légèrement.

— Je le sais, dit-il brièvement.

Le chasseur jeta sur lui un regard interrogateur.

— On dit…, reprit-il avec une certaine hésitation.

— On dit, interrompit nettement le Jaguar, que je suis la conducta à la piste, et que, le moment propice venu, je l’attaquerai à la tête de mes bandits et que je m’emparerai de l’argent, n’est-ce pas cela ?

— Oui.

— On a raison, répondit froidement le jeune homme, c’est en effet mon intention, après ?

Tranquille bondit de surprise et d’indignation à cette cynique réponse.

— Oh ! s’écria-t-il avec douleur, c’est donc vrai, ce qu’on rapporte de vous ? Vous êtes donc véritablement un bandit ?

Le jeune homme sourit avec amertume.

— Peut-être ! dit-il d’une voix sourde, Tranquille, votre âge est double du mien, votre expérience est grande : pourquoi juger témérairement sur les apparences ?

— Comment ! sur les apparences ? N’avez-vous pas vous-même avoué ?