Page:Aimard - Les Rôdeurs de frontières, 1910.djvu/311

Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
LES RODEURS DE FRONTIÈRES

grosses pierres pour que les bêtes fauves ne pussent pas déterrer et dévorer les cadavres.

Le soleil était sur le point de disparaître à l’horizon lorsque les Apaches eurent enfin terminé de rendre à leurs frères les derniers devoirs ; le Renard-Bleu s’approcha alors du chasseur qui était jusque-là demeuré spectateur, sinon indifférent du moins impassible, de la cérémonie.

— Mon frère va retourner auprès des guerriers de sa nation ? lui dit-il.

— Oui, répondit laconiquement l’Américain.

— Le Visage-Pâle a perdu son cheval, qu’il monte le mustang que lui offre le Renard-Bleu, avant deux heures il sera de retour parmi les siens.

John Davis accepta avec reconnaissance le cadeau qui lui était si généreusement fait, il se mit en selle, aussitôt et, après avoir pris congé des Indiens, il les quitta et s’éloigna rapidement.

De leur côté, les Apaches, sur un signe du chef, s’enfoncèrent dans la forêt, et la clairière où s’étaient passé de si terribles événements retomba dans le silence et la solitude.


XXV

UNE EXPLICATION.


De même que tous les hommes dont la plus grande partie de l’existence se passe au désert, le Jaguar était doué d’une excessive prudence jointe à une extrême circonspection.