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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

Soudain il tressaillit et se dressa comme mu par un ressort.

En ce moment le soleil apparaissait à l’horizon et commençait à dissiper lentement les ténèbres.

Le jeune homme pencha le corps en avant et écouta.

Le bruit sec de la détente d’un fusil qu’on arme se fit entendre à peu de distance, et une sentinelle cachée dans les halliers cria d’une voix brève et accentuée :

— Qui vive ?

— Ami, répondit-on sous le couvert.

Le Jaguar tressaillit.

— Tranquille ici ! murmura-t-il en se parlant à lui-même, pour quelle raison me cherche-t-il donc ?

Et il s’élança dans la direction où il supposait devoir rencontrer le tueur de tigres.


XXII

LE RENARD-BLEU.


Nous reviendrons maintenant au Renard-Bleu et à ses deux compagnons, que dans un précédent chapitre nous avons abandonnés au moment où, venant d’entendre siffler des balles à leurs oreilles, ils s’étaient instinctivement retranchés derrière des rochers et des troncs d’arbres.

Dès qu’ils eurent pris cette précaution indispensable contre leurs invisibles agresseurs, les trois hommes visitèrent leurs armes avec soin afin d’être