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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

Cette troupe entièrement composée de blancs, ainsi qu’il était facile de le reconnaître à leur costume, semblait dans sa marche affecter une certaine allure militaire ; du reste, tous ces cavaliers étaient amplement pouvus d’armes de toutes sortes.

Au commencement de ce récit, nous avons mentionné plusieurs cavaliers sur le point de disparaître dans le lointain, ces cavaliers étaient ceux que le Jaguar venait d’apercevoir.

Le jeune homme porta ses deux mains ouvertes à sa bouche en forme de porte-voix, et à deux reprises il poussa un cri aigu, strident et prolongé.

Bien que la troupe fût en ce moment assez éloignée, cependant à ce signal les cavaliers s’arrêtèrent comme si les pieds de leurs chevaux se fussent subitement incrustés en terre.

Le Jaguar se pencha alors sur sa selle, fit bondir son cheval par-dessus les buissons, et en quelques minutes, il se trouva auprès de ceux qui s’étaient arrêtés pour l’attendre.

Le Jaguar fut accueilli avec des cris de joie et tous les assistants se pressèrent autour de lui avec les marques du plus grand intérêt.

— Merci, mes amis, dit-il, merci des preuves de sympathie que vous me donnez ; mais je vous en prie, accordez-moi un instant d’attention : le temps nous presse.

Le silence se rétablit comme par enchantement, mais les regards étincelants fixés sur le jeune homme disaient clairement que pour être muette la curiosité n’en était pas pour cela moins vive.

— Vous ne vous étiez pas trompé, master John, continua le Jaguar en s’adressant à un des individus