peut plus à point pour nous. Je ne me serais jamais pardonné de l’avoir laissée échapper.
— Demeurerons-nous ici en embuscade ?
— C’est le plus sûr ; il sera toujours temps de rejoindre nos compagnons, lorsque nous apercevrons poindre la recua dans la plaine, et puis n’avons-nous pas un rendez-vous ici ?
— C’est vrai, je n’y songeais plus.
— Et tenez, quand on parle du loup… Voilà justement notre homme.
Les chasseurs se levèrent vivement, saisirent leurs armes et s’embusquèrent derrière un rocher, afin d’être prêts à tout événement.
Le galop rapide d’un cheval se faisait entendre, se rapprochant d’instant en instant, bientôt un cavalier émergea de la gorge, fit bondir son cheval en avant et s’arrêta calme et fier à deux pas des chasseurs.
Ceux-ci s’élancèrent de leur embuscade et s’avancèrent vers lui, le bras droit étendu et la paume de la main ouverte en signe de paix.
Le cavalier qui n’était autre qu’un guerrier indien, répondit à ces démonstrations pacifiques, en faisant flotter sa robe de bison, puis il mit pied à terre et vint sans plus de cérémonie serrer amicalement les mains que lui tendaient les chasseurs.
— Soyez le bienvenu, chef, dit John, nous vous attendions avec impatience.
— Que mes frères pâles regardent le soleil, répondit l’indien, le Renard-Bleu est exact.
— C’est vrai, chef, il n’y a rien à dire : vous êtes d’une ponctualité remarquable.
— Le temps n’attend personne ; des guerriers ne