cains, complot dans lequel il eut l’habileté de faire entrer d’autres peuplades indiennes alliées à sa tribu, et tout en restant, en apparence, ami des colons, il prépara silencieusement et organisa leur ruine complète.
L’influence qu’il était parvenu, en peu de temps, à prendre dans sa tribu, était immense ; trois hommes seulement conservaient contre lui une méfiance instinctive et surveillaient avec soin ses démarches ; ces trois hommes étaient Tranquille le chasseur canadien, le Cerf-Noir et le Renard-Bleu.
Tranquille ne s’expliquait pas la conduite du chef, il lui semblait extraordinaire que cet homme fût devenu ainsi l’ami des Américains ; plusieurs fois, il lui avait demandé des explications à ce sujet, mais jamais le Visage-de-Singe ne lui avait répondu que d’une façon ambiguë, ou bien il avait éludé ses questions.
Tranquille, dont les soupçons augmentaient de jour en jour, et qui tenait à savoir positivement à quoi s’en tenir sur cet homme, dont les manœuvres lui devenaient de plus en plus suspectes, parvint, dans le grand conseil de la nation, à se faire désigner, ainsi que le Cerf-Noir, pour aller porter la déclaration de guerre au capitaine Watt.
Le Visage-de-Singe fut contrarié du choix des envoyés, qu’il savait être secrètement ses ennemis, mais il dissimula son ressentiment, d’autant plus que les choses étaient trop avancées pour reculer désormais, et que tout était prêt pour l’expédition.
Tranquille et le Cerf-Noir partirent donc chargés de déclarer la guerre aux Visages-Pâles.