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Le cri poussé par la femme était si terrible, ses traits décomposés exprimaient une si immense terreur, que Sebastian se leva d’un bond, et se retourna, un revolver de chaque main.

Les deux portes de la salle à manger s’étaient ouvertes sans bruit et à chacune d’elles un homme venait d’apparaître.

— Ah ! fit Sebastian avec un rugissement de fauve.

Deux coups de revolver éclatèrent.

Les deux hommes tombèrent.

Mais derrière ceux-ci d’autres apparurent aussitôt, et bondissant par-dessus les cadavres, ils se ruèrent d’un élan irrésistible sur l’ancien matelot.

Celui-ci déchargea deux fois encore ses revolvers sur les assaillants.

Ses coups portèrent, car il entendit des cris de douleur et des imprécations de rage.

Tous ces hommes se jetèrent à la fois sur lui.

Il tomba sur un genou, et il fut, malgré sa force athlétique submergé sous la masse irrésistible de ses agresseurs.

Cependant il ne se rendit pas.

Il continua à tirer au hasard sur les assassins, acharnés contre lui, tant qu’il resta des balles dans ses revolvers.

Puis quand ils furent déchargés, il essaya encore une lutte impossible.

Mais bientôt il fut solidement garrotté, et réduit enfin à la plus complète impuissance.

Michela gisait évanouie sur le parquet.

Les bandits n’avaient pas tiré, ils ne s’étaient même pas servis de leurs couteaux.

La résistance de l’ancien matelot avait été si désespérée, qu’elle ne leur avait pas laissé le temps de la riposte.

La lutte avait à peine duré cinq minutes.

Sebastian était vaincu, mais sa défense avait été celle du lion forcé dans son antre.