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— Rien de plus juste, reprit Caboulot. Approchez. Voici quatre billets de cinq pour chacun de vous.

— C’est cela ! répondirent les bandits d’une seule voix, en empochant leur argent.

— Il y a encore quelque chose, dit la Gouape.

— Quoi donc ? demanda Caboulot.

— Tu nous a promis, au nom des bourgeois, que nous serions libres, le coup fait, de prendre tout ce que nous trouverions à notre convenance dans la taule, et que le butin serait partagé entre les camaros seuls.

— C’est entendu ; nous ne voulons rien, dit le Mayor, nous vous abandonnons en toute propriété et sans en réclamer notre part tout ce que vous trouverez.

— Voilà ce qui s’appelle parler en vrais zigues, dit la Gouape avec enthousiasme.

— Et, maintenant que tout ce que je vous ai annoncé est tenu, êtes-vous prêts à travailler ?

— Avec amour ! dit la Gouape.

— Oui, répondirent les autres.

— Alors, allons-y ; il n’est que temps. Où sont mes outils ?

— Les voici, dit la Gouape en lui tendant un trousseau de fausses clefs.

— Bon ! fit Caboulot en prenant le trousseau. Maintenant, mes petits agneaux, il ne s’agit pas de blaguer ; il faut y aller carrément, et que cela ne fasse pas un pli. Vous vous souvenez du plan que je vous ai communiqué ; il s’agit de l’exécuter en douceur et sans faute d’orthographe. Est-ce convenu ?

— C’est dit, répondirent-ils.

— Bien. Qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?

— Rien du tout, reprit la Gouape ; depuis qu’ils sont arrivés, ni vu ni connu.

Es-tu entré dans la turne ?

— Pas si sinve ! Tu me l’avais défendu. Pour être esbrouffé par toi ; non merci, je sors d’en prendre !

— Tu as bien fait. Laisse voir un peu ; je vais faire une ronde. C’est l’affaire de cinq minutes.