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Mais leurs adversaires, quoique moins nombreux qu’eux, étaient beaucoup mieux armés.

Le terrain était jonché des cadavres des bandits.

Une vingtaine au plus restaient debout encore, lorsque le signal de Julian s’était fait entendre.

Les bandits n’étaient plus qu’à quelques pas seulement de l’escalier. Ils redoublèrent d’efforts pour l’atteindre, et ils y réussirent au moment où, à son tour, Bernard annonçait à son ami l’approche des bandits par un sifflement de serpent cascabel.

En apercevant cet homme qui apparaissait au haut de l’escalier en brandissant des torches allumées, les bandits comprirent immédiatement qu’ils étaient trahis.

Ils poussèrent des cris de rage et firent une décharge générale contre le traître qu’ils avaient reconnu.

Puis ils s’élancèrent en courant à travers les montées.

— Feu à volonté ! cria Julian.

Les coups de revolvers commencèrent a crépiter sans interruption. Les balles plurent sur les bandits, complétement à découvert.

Ils étaient entre deux feux.

En proie à un inexprimable désespoir et se sentant perdus, les affiliés du Mayor renoncèrent à gravir l’escalier sous cette grêle de balles.

Ils redescendirent en désordre, résolus à vendre chèrement leur vie ; quant à se rendre et à demander quartier, ils n’y songèrent pas un instant.

Mais, en touchant le sol du souterrain, ils n’étaient plus qu’une douzaine, tous plus ou moins gravement blessés.

Une dernière décharge, éclata, terrible, presque à bout portant.

On entendit des piétinements sourds et furieux, des cris et des imprécations étouffés.

Puis le silence se fit tout à coup.

Les misérables étaient morts, ils avaient tous succombé sans qu’un seul échappât.