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En quelques minutes, les trois hommes se trouvèrent près de la maison.

C’était une espèce de masure légèrement construite, n’ayant qu’un rez-de-chaussée avec deux fenêtres à hauteur d’appui donnant sur le jardin, et entre les fenêtres une porte surélevée de trois marches ; en somme, c’était une masure.

Il ne fallait pas songer à s’introduire par les fenêtres, garnies de solides volets en chêne fermés et retenus à l’intérieur. Restait la porte, fermée avec une serrure à gorge et un verrou de sûreté ; il aurait fallu la briser pour l’ouvrir.

Nos rôdeurs furent un instant décontenancés.

Cependant, comme ils n’étaient pas hommes à se décourager après avoir réussi à venir jusque-là, ils firent le tour de la maison afin de s’assurer si, d’un autre côté, ils ne rencontreraient pas plus de facilités.

Derrière lu maison, il y avait une espèce de hangar à demi ruiné.

Ce hangar, fait avec d’énormes pieux plantés en terre, était recouvert en papier bitume et atteignait presque le toit de la maison.

Charbonneau saisit un des montants, grimpa comme un chat, atteignit le toit après quelques vigoureux efforts et disparut presque aussitôt.

Julian et le comte Armand retournèrent du côté de la porte.

Un silence de mort régnait dans l’intérieur de la maison.

Soudain les deux hommes entendirent un grand bruit de ferraille ; la porte s’ouvrit et Charbonneau parut.

— Entrez, dit-il, la maison est vide ; nous sommes les maîtres.

Ils entrèrent, mais en ayant le soin de laisser la porte ouverte et poussée seulement, afin de s’assurer une retraite en cas de besoin ; et ils commencèrent la visite de la maison.

Ce fut bientôt fait ; elle ne se composait que de trois