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La comédie avait été poussée jusqu’au bout : il y avait eu simulacre de paiement. Un sou avait roulé dans la poussière.

La porte de la maison s’était rouverte. Était-ce tout de suite, était-ce plus tard ? C’est ce que Julian ne réussit pas à établir avec certitude.

Cependant il supposa qu’il devait faire jour.

Deux hommes étaient sortis, le Mayor et un autre que, à l’examen attentif des traces, Julian reconnut pour être Felitz Oyandi.

Julian ne dit rien de cette découverte à ses compagnons, afin de ne pas augmenter l’inquiétude du comte Armand.

Selon toutes probabilités, Vanda, après avoir été transportée dans cette maison, n’en était pas sortie, tout au moins par la porte.

C’était ce dont il importait de s’assurer.

Nous avons dit que cette maison était isolée ; elle s’élevait entre une double rangée de palissades en planches ; jusqu’à une assez longue distance à droite et à gauche, il n’y avait pas d’autres maisons.

Les trois batteurs d’estrade commencèrent alors un examen approfondi des palissades, ce qui leur prit beaucoup de temps ; mais leur patience et leur opiniâtreté furent récompensées.

Deux planches mal clouées furent découvertes par Charbonneau et leur livrèrent passage ; derrière eux ils eurent soin de replacer les planches.

Les chasseurs, car ils étaient de véritables chasseurs d’hommes, reconnurent alors que la maison isolée possédait un assez grand jardin, complètement en friche du reste, ressemblant à une forêt vierge en miniature, et clos par un treillage semblable à ceux usités le long des voies des chemins de fer, treillage que l’on achète au mètre.

Celui-ci était en fort mauvais état ; il fut très facile de se frayer un passage au travers.