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bourgeois. M. Pascal Bonhomme, qui sera votre chef apparent, vous indiquera ce que vous devez faire pour cela. Il y aura probablement bataille : ainsi soyez prêts. Vingt minutes après mon départ, vous quitterez cette maison ; M. Bonhomme vous conduira à la cour de Rome.

— Chez la Marlouze ? demanda le policier. Oh ! oh !

— Soyez tranquille, je vous y attendrai.

— C’est bien ; voulez-vous des armes ?

— Je ne serais pas fâché d’en avoir, mais peut-être craindrez-vous de m’en confier ?

Bernard haussa les épaules.

— Voici deux revolvers à six coups et un poignard, dit-il ; n’ai-je pas votre parole ?

— Vous avez plus que cela, mon désir de me venger d’un traître, et la certitude d’être bientôt, grâce à vous, à l’abri de toutes poursuites.

Un domestique annonça que le fiacre était attelé.

— Au revoir ! dit le Loupeur ; bientôt tout sera fini. Et il sortit sans saluer.

Par les soins du policier, les hommes désignés par Bernard, au nombre desquels se trouvait l’Américain, furent bientôt travestis de façon à faire illusion aux yeux les plus clairvoyants.

Don Cristoval et son fils avaient insisté pour faire partie de l’expédition ; mais Bernard réussit à leur faire comprendre, à leur grand regret, qu’ils devaient rester pour veiller sur les dames et les protéger au cas où une nouvelle échauffourée, peu probable mais possible cependant, aurait lieu pendant l’absence des autres défenseurs.

Après avoir prévenu les dames et le docteur d’Hérigoyen qu’il était obligé de s’absenter de nouveau, Bernard et ses compagnons montèrent dans trois voitures de place qu’un domestique avait été chercher, et ils se firent conduire rue Saint-Martin, numéro 27. Cinq heures sonnaient au moment où ils se mettaient en route.

On se souvient que Julian d’Hérigoyen, le comte Ar-