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— Oh ! alors, nous avons plus de temps qu’il ne nous en faut ; d’ailleurs les préparatifs ne seront pas longs ; ces dames n’auront presque rien à emporter.

— Seulement il est inutile d’inquiéter ces dames, tu me comprends, dit Bernard.

— Sois tranquille ; je serai prudent.

— Il ne me reste plus que quelques mots à vous dire, monsieur.

— Parlez, je vous prie, répondit Julian avec un sourire.

— Vous avez deux chances en votre faveur ; je vous avais gardé cette bonne nouvelle pour la fin.

— Caraï, elle sera bien reçue, dit Bernard ; depuis quelque temps elles n’abondent pas ici.

— Les voici, je vous les donne pour ce qu’elles sont. Vous avez sans doute entendu parler de l’affaire de la Maison des Voleurs ?

— Dans la plaine du Bourget-Drancy ? Parfaitement. Seulement, la police n’a pas réussi, je crois à trouver le mot de cette énigme, dit-on.

— Ce mot, le voici : la maison appartenait et était habitée par Sebastian.

— L’ancien matelot du Mayor ? fit Bernard avec surprise.

— Lui-même ; il réussit à s’échapper grâce au courage et à la présence d’esprit d’une femme que, paraît-il, il a épousée ; plusieurs des bandits avaient été tués par Sebastian, qui s’était défendu comme un démon ; les autres furent assassinés froidement par le Mayor, dans la crainte d’être plus tard dénonce par eux.

— C’était prudent, dit Bernard.

— Je reconnais là les procédés habituels du Mayor envers ses complices, ajouta Julian.

— N’est-ce pas ? Or, il arriva de ceci que Sebastian, enragé contre le Mayor, se mit je ne sais comment en relations avec Fil-en-Quatre et le Loupeur afin d’assurer sa vengeance, qu’il leur raconta la vie peu édifiante de son ancien chef, et qu’il apprit ainsi au Loupeur de quelle