Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXII

POURQUOI WILLIAMS FILLMORE, ALIAS NAVAJA, FIT UNE VISITE À M. JULIAN D’HÉRIGOYEN, ET CE QUI S’EN SUIVIT.


Nous reviendrons maintenant sur nos pas, afin d’expliquer au lecteur certains événements qui s’étaient passés pendant la matinée à l’hôtel d’Hérigoyen, et que nous devons faire connaître aux lecteurs, car ils eurent une grande influence sur le dénouement de cette histoire.

Personne n’avait dormi dans les deux hôtels, celui de Valenfleurs et celui d’Hérigoyen.

Vers cinq heures du matin, après s’être assuré que la comtesse était enfin remise des crises nerveuses qui l’avaient assaillie pendant cette nuit terrible et s’était endormie d’un sommeil calme et réparateur, Julian et Bernard, accablés de fatigue et de soucis, s’étaient retirés et s’étaient jetés sur les divans du fumoir de Julian, pour essayer de prendre quelques instants d’un repos indispensable, non sans donner l’ordre pourtant qu’on les avertit immédiatement s’il survenait quelque chose de nouveau.

Vers sept heures et demie du matin, le valet de chambre de Julian était entré dans le fumoir, et avait éveillé son maître, en lui annonçant la visite de don Cristoval de Cardenas et de don Pancho de Cardenas, son fils.

Instruits, quelques instants auparavant seulement, des affreux événements qui s’étaient passés et du malheur arrivé a la comtesse de Valenfleurs, les deux Mexicains étaient accourus en toute hâte auprès de leurs amis, pour les rassurer d’abord et ensuite pour leur offrir leurs services et se mettre à leur disposition.

Julian les remercia chaleureusement ; il leur raconta