Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/303

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rudes adversaires ! Ce n’est pas la première fois que je les vois à l’œuvre ! ajouta-t-il en serrant les poings avec un rugissement de tigre.

— Ils ne nous tiennent pas encore ! s’écria le Loupeur ; venez, suivez-moi !

Ses deux compagnons lui obéirent avec un empressement que les circonstances dans lesquelles ils se trouvaient justifiaient pleinement.

Ils traversèrent le grenier, et, à un certain endroit où il restait quelques débris de ce qui autrefois avait été une armoire, le Loupeur poussa un ressort.

Une porte dissimulée dans la muraille s’ouvrit et leur livra passage.

Ils passèrent et refermèrent la porte derrière eux.

Ils se trouvèrent alors dans un second grenier.

Ils le traversèrent en courant, ouvrirent une porte fermée seulement au loquet.

Ils virent alors un escalier qu’ils descendirent rapidement sans rencontrer personne. Un instant après, ils étaient dans la rue.

Cette rue était déserte.

Le Mayor respira.

— L’alerte a été chaude, dit-il. Séparons-nous ici. Sauvons-nous chacun d’un côté différent. Vous, Loupeur, allez au faubourg Saint-Antoine ; nous nous retrouverons à Saint-Philippe-du-Roule, ajouta-t-il en s’adressant au Manchot ; le premier arrivé attendra l’autre.

— À ce soir chez la Marlouze ! dit le Loupeur.

— C’est entendu. Bonne chance !

Les trois bandits s’éloignèrent alors dans trois directions différentes.

À peine avaient-ils disparu depuis dix minutes, que les trois batteurs d’estrade apparurent, à leur tour, sur le seuil de la porte de la maison par laquelle s’étaient échappés ceux qu’ils poursuivaient si rudement.

Bernard et ses compagnons avaient suivi les bandits pas à pas dans toutes leurs évolutions.

Mais, naturellement, retardés par les recherches aux-