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— Je suis son fils, monsieur, répondit non moins courtoisement le jeune homme.

— Cela étant, monsieur, peut-être pourrez-vous me donner quelques renseignements et m’aider ainsi dans mes recherches.

— Je le voudrais, monsieur ; mais j’étais absent de l’hôtel lorsque cette dame s’y est présentée ; cependant, je crois pouvoir vous affirmer que cette dame n’est jamais venue voir madame de Valenfleurs, et qu’elle lui était inconnue ainsi qu’à moi. J’ajouterai que cette dame a dans sa physionomie, ses traits et la coupe de son visage, le type mexicain très prononcé, Madame de Valenfleurs a longtemps habité l’Amérique ; elle a même résidé pendant quelque temps dans un des États mexicains du Pacifique, en Sonora. Peut-être cette dame, récemment arrivée à Paris, venait-elle remettre à madame de Valenfleurs une de ces lettres de recommandation dont se munissent les étrangers quand ils viennent dans un pays où ils ne connaissent personne ; mais je ne me souviens pas de l’avoir vue ni au Mexique, ni à Paris ; du reste, monsieur, en assignant ce but à la visite de cette dame, je ne vous donne qu’une appréciation toute personnelle, et je me tiens à votre disposition pour tous les renseignements que sans doute madame de Valenfleurs, ma mère, ne refusera pas de me donner sur son entrevue avec cette dame.

— Je vous remercie, monsieur, et j’accepte ; un seul mot suffit bien souvent pour dissiper les ténèbres les plus épaisses dans une affaire aussi mystérieuse que semble l’être celle-ci.

Le jeune comte s’inclina, et comme il avait eu le temps de bien examiner le cocher, il donna au magistrat son signalement exact.

On procéda alors, en présence d’un médecin appelé à cet effet, à la visite du cadavre, afin de bien établir la façon dont le crime avait été commis, et découvrir, s’il était possible, l’identité de la personne assassinée.

Mais toutes les recherches furent inutiles.