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grouillant et plus endiablé que jamais ! Encore un dont je me promets de régler le compte un jour ou l’autre…

— Bref, reprit le chasseur, ces deux scélérats se sont associés de nouveau ; mais ils veulent, cette fois, faire d’une pierre deux coups. Je m’explique : leur intention est d’abord de s’emparer et d’incendier la Florida après l’avoir pillée, et ensuite d’enlever madame la comtesse de Valenfleurs, contre laquelle, je ne sais pour quelles raisons, le Mayor, paraît-il, éprouve une haine implacable.

— Comment ! s’écria le docteur, cet homme veut enlever la comtesse ?

— Oui, mon père. Lorsque ce matin, madame de Valenfleurs envoyait des Indiens à ma recherche et m’adressait une lettre dans laquelle elle me marquait qu’un grand danger la menaçait, elle disait vrai sans le savoir.

— Voilà, par ma foi ! une singulière coïncidence ! dit le docteur. Pauvre comtesse !

— Rassurez-vous, mon père ; nous la sauverons avec l’aide de Dieu.

— Je l’espère cordieu bien ! Mais comment as-tu appris tout cela ?

— Par une lettre qui est tombée entre mes mains de la façon la plus bizarre, et au moment où je m’y attendais le moins, ce qui fait que je me préparais à me rendre en toute hâte à l’hacienda, au moment même où les Comanches, lancés sur ma piste par ordre de la comtesse, nous rejoignaient, Bernardo et moi, dans une clairière où nous nous étions arrêtés pour déjeuner et faire la siesta.

— Voilà qui est bizarre ! mais tu ne nous dis pas comment…

— J’y arrive, mon père. Voici le fait en deux mots : Un aventurier mexicain, poursuivi à outrance par des Indiens Apaches, apparut à l’improviste dans la clairière où nous nous trouvions. Le pauvre diable était blessé ; une dernière décharge des Peaux-Rouges tua le cheval qui se renversa sur son cavalier. Quelques coups de carabine nous débarrassèrent des Apaches qui s’enfuirent en laissant sept ou huit des leurs sur le terrain. Notre pre-