Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris II.djvu/360

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pénétra sans avoir attiré sur lui l’attention des rares passants qu’il avait croisés.

Joseph l’attendait.

Tout était terminé, les fournisseurs avaient livré toutes leurs marchandises.

La visite commença ; elle fut longue.

Julian était enthousiasmé.

Cette maison dépassait toutes ses prévisions ; c’était une véritable merveille.

Du dehors, elle avait l’air d’une mesure ; de la rue, il était impossible de l’apercevoir au milieu du fouillis de verdure où elle était cachée.

Julian remarqua avec une surprise fort agréable que les serrures des portes d’entrée de la maison et de chaque appartement n’étaient que des serrures de parade, elles ne servaient à rien ; les portes s’ouvraient et se fermaient au moyen de ressorts secrets, si adroitement dissimulés dans la muraille, qu’il fallait être absolument certain de leur existence pour les apercevoir.

De plus, ces portes étaient d’une solidité à toute épreuve ; il aurait presque fallu du canon pour en avoir raison ; elles étaient en fer, et recouvertes à l’intérieur et à l’extérieur de planches très minces en bois de citronnier, et chargées de sculptures admirablement ajustées.

Dans certaines pièces, il aperçut des peintures et des statues fort belles, à la vérité, mais qu’il donna l’ordre à Joseph d’enlever immédiatement ; car elles auraient blessé les yeux des dames qui se seraient risquées à visiter cette délicieuse demeure.

Julian fut intérieurement satisfait que Denizà eût refusé de l’accompagner ; car la jeune femme aurait été grandement scandalisée si ses chastes regards étaient, ce qui serait arrivé, tombés sur ces peintures et les sculptures par trop voluptueuses.

Julian fit encore d’autres observations aussi justes et aussi sensées, dont Joseph prit bonne note.

Il y avait surtout dans la salle de bains, magnifique