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L’haciendero était tellement riche, que c’eût été le blesser que de ne pas accepter.

Doña Luisa fit aussi de magnifiques cadeaux à la gentille Mariette, l’amie si dévouée de Denizà, et d’autres de moindre importance, mais cependant d’une valeur considérable à Clairette, la camériste de confiance de la comtesse.

Quant à don Cristoval de Cardenas, il connaissait trop bien les deux chasseurs, pour se hasarder à leur offrir quoi que ce fût.

Il savait que Julian et Bernardo n’accepteraient rien.

Mais le digne haciendero avait son idée, comme nous le verrons plus tard, et ses mesures furent prises en conséquence.

Il se borna à offrir aux deux amis, ce qu’ils ne pouvaient refuser parce que c’était, disait-il, un cadeau sans importance, et seulement à titre de souvenir, une centaine de boîtes de cigares, regalias authentiques, venus directement de la Havane, et que, pendant leur long séjour à l’hacienda, les deux amis avaient semblé apprécier beaucoup.

Ce fut tout, et chacun se trouva ainsi satisfait.

Seulement, l’haciendero riait sous cape, sans que ses deux amis s’en doutassent le moins du monde.

Cependant, une lettre reçue à l’improviste par la comtesse de Valenfleurs vint au dernier moment modifier les condition du voyage projeté.

Des affaires importantes, et exigeant sa présence, l’obligeaient à retourner au Canada.

Seulement, elle insista pour accompagner ses amis jusqu’à Urès, où le docteur se rendait, et que ses enfants tenaient à conduire jusque-là, d’abord afin de rester plus longtemps avec lui, et ensuite pour saluer une dernière fois le général X…, auquel ils avaient de si grandes obligations.

Enfin le jour du départ arriva.

Les deux dames éprouvaient un vif chagrin de se sé-